Le Marseillais est très attaché à son identité linguistique.

Le parler Marseillais né au milieu du XIX° siècle, est influencé par le provençal et l’occitan historiques. Marseille est très attachée à son identité, à ses racines, et à sa culture provençale et phocéenne. De nombreuses expressions marseillaises héritées du passé restent profondément ancrées dans l’usage quotidien car elles se transmettent entre générations.

Comme toute langue vivante, le parler marseillais est en perpétuelle évolution, il change avec son temps et les influences culturelles et sociales du moment. Popularisé par Fernandel, les films de Marcel Pagnol, ou Robert Guédiguian, par les livres de Jean Giono, Jean Claude Izzo, ou Serge Scotto, par les chansons d’Alibert de Massilia Sound System, d’ IAM (Je danse le Mia), Soprano (Cosmo) et Jul, les humoristes Elie Kakou, Patrick Bosso, Titoff, Kamel, Zize, Redouane Bougheraba ou encore par l’émission de téléréalité Les Marseillais, le parler Marseillais rayonne depuis de nombreuses œuvres, et ce depuis longtemps.

Les expressions marseillaises sont populaires par essence.

Basé avant tout sur la métaphore, l’exagération et sur le sens figuré. Le parler marseillais puise son inspiration dans le quotidien, son environnement direct, la rue, en bord de mer, au stade, au cercle bouliste, ou aux terrasses des bars-tabacs. Il est donc courant d’y retrouver des références à la faune méditerranéenne (Oh, Figure de Poulpe !), mais aussi à la cuisine provençale (Faire monter l’Aïoli !) à l’architecture locale (Elle à un tafanari gros comme la porte d’Aix !), ou à l’influence des langues étrangères du pourtour méditerranéen (Italien : Mariole / Corse : Fraté. / Arabe : Zarma.)

Certaines expressions peuvent semer la confusion car si à Marseille les gens achètent “un restaurant”, ils achètent un gros pain. Les “pilotis”, sont aussi les talons hauts portés par des femmes généralement qualifiées de «cagoles» (Elles ont des pilotis / Massilia Sound System). L’expression «va te jeter aux goudes», qui pourrait sous-entendre une invitation au suicide (!), est en fait utilisée à l’attention d’une personne dont la compagnie n’est pas appreciée.

3 – Oh fada que t’yes, en 93 c’était des bonhommes sur le terrain !
^{Tu n’es pas raisonnable, quand l’OM à gagné la ligue des champions il y’avait de l’engagement dans le jeu !}

4 – Rien qu’il marronne, lui !
^{Cet individu ne cesse de bougonner !}

5 – Oh, Figure de Poulpe, eh viens te boire un fly, ah!
^{Oh, faciès disgracieux, je t’invite à partager une verre de pastis !}

6 – Eh, boulègue un peu, y’a moulon la !
^{Il serait appréciable que tu te dépêches, car il y’a du monde !}

7 – Oh, fatche de con, c’est pas qu’il a enflé, c’est un cachalot fada !
_{Eh ben ça alors, il a plus que grossi, il a l’envergure d’un cétacé !}

8 – Oh fraté, c’est le cagnard, je vais bientôt caner !
_{Oh frère, le soleil tape fort, il en faut peu pour que je ne décède !}

9 – J’ai un putain qué mal au teston, hier je me suis niasqué sévère !
^{J’ai vraiment mal à la tête, hier j’ai bu plus que de raison.}

10 – Il y’a eu filade, ça distribuait des taquets de partout !
^{Il y’a eu une échaufourée, les coups pleuvaient.}